Bien sûr, parler de RPS, c’est inconfortable : c’est parler de choses négatives, qui font généralement peur (le domaine de la psychologie est peu connu, chacun est vite démuni face à la souffrance des autres…).
De plus, quand on aborde le sujet en entreprise, c’est généralement parce que des troubles psychosociaux sont déjà présents, que la direction se heurte à cette difficulté. A cela s’ajoute le fait que la direction a une responsabilité légale dans ce domaine or, si des troubles psychosociaux sont présents, c’est que quelque chose n’a pas fonctionné à un moment et que la structure n’a pas su résoudre le problème.
Et alors ? Voilà qui est très commun, très humain ! Chez RHEOPOLE nous intervenons de manière ouverte, positive, dans un processus de co-construction, afin de faire monter l’entreprise en compétence sur le traitement de ces situations ; il ne s’agit pas de désigner des coupables, générateurs de RPS, mais, au contraire, de trouver ensemble des modes de fonctionnement satisfaisants pour chacun et chacune.
En revanche, ne pas prendre à bras-le-corps les troubles psychosociaux serait grave.
Faisons un parallèle avec la santé en général. Pour l’OMS, la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social (et pas seulement l’absence de maladie ou infirmité). Peut-on pour autant veiller à la santé sans chercher à comprendre, prévenir ou traiter les maladies ?
Etre proactif sur la QVT tout en refusant d’évoquer les RPS, ce serait comme parler de santé publique, de prévention, et faire de belles affiches souriantes, tout en détruisant les hôpitaux ainsi que tout ce qui permettrait de soigner les malades (médecins, médicaments, tout !) et en interdisant que le mot maladie soit prononcé. Quelle crédibilité alors pour les systèmes de santé et quelle société aurions-nous là ?
De la même façon, quelle confiance les salariés auraient en leur direction et quels collectifs seraient au travail, dans les entreprises qui ne chercheraient pas à comprendre les burnouts mais repeindraient la salle du restaurant ?
Bien sûr, dans certains cas, des recadrages individuels ou collectifs, dans la réalisation du travail ou dans le comportement, s’imposent.
Par ailleurs, les situations et sensibilités personnelles – divorce, malade dans la famille, antécédent de burnout, etc – sont des paramètres individuels qui ont une influence sur la réaction aux situations professionnelles. Ces fragilités ne constituent cependant pas un argument pour balayer tout questionnement du fonctionnement de l’entreprise.